Youpala et trotteur, pour ou contre ?

Très à la mode dans les années 90, le Youpala aussi appelé trotteur est encore présent dans de nombreuses familles malgré la forte désapprobation des professionnels de la santé. Ce jouet se montre si dangereux que certains pays comme le Canada ou l’Australie ont décidé de le bannir du marché de la puériculture. En France, le Youpala se trouve encore à la vente mais est interdit dans les crèches et chez les assistantes maternelles.

Le trotteur est censé faciliter l’apprentissage de la marche, et c’est certainement la plus fausse des idées reçues à son sujet. Loin d’aider l’enfant à marcher plus vite, il perturbe au contraire son équilibre et ne lui permet pas de faire cette acquisition de la meilleure des manières.

Le Youpala est un jouet dangereux

Avant d’aller plus loin à propos des conséquences du trotteur sur l’apprentissage de la marche, rappelons qu’il a causé de nombreux accidents plus ou moins grave en raison de ses caractéristiques qui ne sont absolument pas adaptées à un tout-petit. En effet, bébé se retrouve tout à fait mobile et libre de ses mouvements, et pourrait avoir accès à des objets dangereux d’habitude hors de portée.

bébé trotteur danger
En ce moment, mes parents me mettent-ils en danger ?

Dans son Youpala, le bambin n’a pas conscience de sa vitesse et ne saurait maîtriser son « véhicule » s’il venait à prendre trop d’élan et rencontrer un obstacle. Le risque de chute est très élevé, avec 80 % d’entre elles qui surviennent dans des escaliers, causant de légères contusions jusqu’à des lésions cérébrales plus graves.

Le trotteur n’est pas adapté à la physiologie de bébé

La règle est assez simple : on ne met jamais (ou le plus rarement possible) un bébé dans une position qu’il ne sait pas prendre de lui-même. Donc, si bébé ne tient pas assis, inutile de s’évertuer à vouloir l’asseoir ; cela ne fera que retarder le moment où il apprendra à le faire. C’est exactement la même chose avec la position verticale !

Les trotteurs sont généralement utilisés à partir de 6 mois (les marques précisent quand même qu’il faut attendre que l’enfant tienne assis), soit exactement le moment où bébé commence à expérimenter le 4 pattes et découvrir ses appuis et son équilibre. En le mettant dans un trotteur, même s’il a l’air tout heureux, il se retrouve en fait dans une position qu’il ne maîtrise absolument pas et qui n’est même pas conforme à l’expérience réelle de la marche.

Il peut retarder l’apprentissage de la marche

Démystifions dès maintenant cette idée reçue : non, le trotteur n’aide en rien à l’apprentissage de la marche, et même il la retarde ; c’est en tous cas ce que concluent les psychomotriciens, pédiatres, et autres professionnels de la petite enfance.

C’est en effet assez simple à comprendre, puisque bébé appréhende la marche sur la pointe des pieds, sans mettre à l’épreuve sa notion de l’équilibre. Le contour du trotteur le maintient et l’empêche de tomber, et ce n’est pas forcément une bonne chose, car le bambin ne prendra pas l’habitude de mettre ses mains en avant en cas de chute.

premiers pas de bébé

S’il se tient effectivement « debout » dans son trotteur les premières minutes d’utilisation, l’enfant va vite se fatiguer et repasser en position assise, ce qui le forcera à se pencher en avant pour avancer. Il reproduira donc la même posture à l’extérieur de son Youpala, causant des problèmes d’équilibre évidents. De même, ce matériel donne une sensation de vitesse et de mouvement qui ne sont pas représentatifs de la réalité, ce qui pourra aussi surprendre bébé lorsqu’il marchera sans son jouet.

Pas de réponse en demi-teinte à la question « Pour ou contre le Youpala ? » : totalement contre ! Malheureusement, si le trotteur a beaucoup fait réagir le milieu professionnel, l’information circule encore très mal auprès des parents qui ne pensent pas à mal en investissant dans un Youpala, bien au contraire. L’Association Européenne pour la Sécurité des Enfants interpelle les autorités depuis des années pour en faire interdire la vente en France, et ne semble pas vouloir cesser son combat.

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